top of page

Timothé Ivaldi (Tennis de Table) : Les jeux paralympiques 2024 en ligne de mire

  • Photo du rédacteur: Benjamin Deschamps
    Benjamin Deschamps
  • 12 avr. 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 avr. 2024


Grande nouvelle pour le tennis de table annécien ! A l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, Timothé Ivaldi, pongiste français en sport adapté, vient de décrocher sa place pour le Tournoi de Qualification Paralympique de Paris 2024, et conserve encore des chances de pouvoir participer aux JO dans quelques mois !


Le tournoi se déroulera en Thaïlande, à Pattaya, du jeudi 23 au samedi 25 mai.


Originaire de Haute Savoie, l’athlète en sport adapté, qui a toujours travaillé sans relâche, nous confirme que sa place n’est pas le fruit du hasard…



Benjamin : Nous nous étions vus en mai 2021, que s’est-il passé depuis ? Timothé : Je me sens toujours aussi bien depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ! J’ai encore une marge de progression énorme, mais j’arrive à faire de bons résultats, ce qui m’a permis d’atteindre la 13ème place au classement mondial en sport adapté. Je m’entraine avec le club de Cran Annecy TT, avec Mickael, mais également au ZZ de Lancy. J’ai un staff assez important avec qui je travaille au quotidien.


J’ai changé de coach en septembre 2023, et je travaille notamment avec un kiné, un sophrologue thérapeute, un coach mental & physique, un prof de yoga, et je fais également de la vision périphérique, notamment pour les yeux et réflexes archaïques.


"Il faut être impitoyable, pour donner des balles très dures à l’adversaire"

Benjamin : Les jeux paralympiques approchent à grand pas, comment te sens-tu ?


Timothé : C’est un objectif pour moi ! Je suis en forme et je mets tout en œuvre pour me qualifier. Lors du dernier Master de France, j’ai battu le japonais Kato, numéro 9 mondial, en quart de finale, et j’ai décroché la médaille de bronze. Pour pouvoir aller aux Jeux Olympiques, il faut faire parti des 5 meilleurs joueurs mondiaux, plus les champions de chaque continent !


Il reste encore deux solutions pour se qualifier, notamment en remportant le TQP (Tournoi de Qualification Paralympique), ou en bénéficiant d’une Wild Card (se faire inviter par l’organisation).


Je suis vraiment très heureux d'avoir pu me qualifier pour le TQP, qui se déroule en Mai 2024 en Thaïlande. Ce serait un accomplissement pour moi de pouvoir participer aux Jeux, chez moi, en France. Je suis très certainement ambitieux, mais dans la continuité de Paris 2024, j’ai déjà dans le viseur Los Angeles 2028. Je pense à ma carrière et je donnerai tout pour réussir ce que j’entreprends !



Benjamin : Est-ce que la considération du sport adapté a évolué selon toi ?


Timothé : Médiatiquement parlant, il y a du progrès. Mais contrairement aux handisports et aux valides, c’est à nous de démarcher pour avoir un peu de visibilité. L’avancée n’est pas aussi impressionnante que ce que j’aurais pu imaginer il y a quelques années, le sport adapté commence à sortir de l’ombre. De plus, je tiens encore une fois à préciser un point : le sport adapté n’a rien à voir avec le handisport ! Ce sont deux fédérations totalement différentes. (Ndlr : FFSA et FFSH)



Benjamin : Le tennis de table représente une part importante de ta vie, je suppose que les plannings sont chargés ?


Timothé : C’est simple, le tennis de table prend l’intégralité de mon temps, je m’entraine tous les jours. Le lundi, j’ai 1h30 d’entrainement individuel le matin, et 1h de kiné l’après-midi. Le mardi et le jeudi, je m’entraine deux fois dans la journée à l’académie de Genève, le mercredi, je fais de la préparation physique et mentale le matin, du yoga l’après-midi, toutes les 2-3 semaines, et de la sophrologie. Le vendredi je fais une séance d’1 heure, et encore de la sophrologie. Donc oui, comme les valides, le tennis de table me prend beaucoup de temps !

"Pour évoluer en sport adapté, il faut progresser face à des valides."

Benjamin : As-tu des sponsors ?


Timothé : J’ai la chance d’être aidé financièrement par la Caisse d’Épargne Auvergne Rhône Alpes, la team CERA, Carrefour France, la team des sports d’Annecy avec Catherine Allard et Mr le Maire François Astorg, mais encore par la team Région AURA, avec le président Laurent Wauquiez.



Benjamin : Il t’arrive d’affronter des valides, vois-tu une grosse différence par rapport au sport adapté ? Timothé : Bien évidemment ! Depuis janvier 2024, j’évolue en Nationale 3, ce qui représente la 5ème division française. Je suis content de pouvoir me frotter aux valides. Récemment, j’ai gagné un français bien classé. Je suis actuellement 1826ème au classement FFT, et j’ai pour objectif d’intégrer le Top 1000, et même le Top 900 !


Lorsque j’affronte des valides, je note qu’ils s’énervent plus vite que nous. J’arrive à me calmer et rester zen, du moins j’essaye ! Je reste persuadé que pour évoluer en sport adapté, il faut progresser face à des valides. Cela me pousse vers le haut, et me galvanise.


Benjamin : Comment est-ce que tu te prépares avant les matchs ?


Timothé : Disons que j’ai toujours les mêmes petits rituels ! Avant les matchs, à la maison ou à l’hôtel, je fais toujours une sieste de 31 minutes... oui, j’aime être précis !

Après j’écoute toujours la même musique pour avoir un coup de boost, je fais la technique de la respiration au carré, et lorsque je suis dans la chambre d’appel, je fais un peu de vision périphérique avec le ou la kiné, pour stimuler mon corps !


Pendant les matchs, j’ai toujours deux gourdes : une bouteille d’eau normal, et une autre avec raisin sel et eau. D’un point de vue nutrition, j’ai toujours des raisins secs, mangues séchées, amandes, ananas rôtis, compotes, bananes et cranberry avec moi !


Une fois que le match est lancé, je me concerte avec mon coach entre chaque point, pour avoir son avis et son ressenti sur ma prestation et celle de mon adversaire.


Après les matchs, j’aime bien prendre de la tisane, des gouttes d’homéopathie, et du « Sporténine » pour éviter les courbatures !


"Peu importe qui nous sommes, et d’où nous venons, nous avons tous la même passion : le tennis de table."


Benjamin : Évoluer à un tel niveau n’est pas toujours facile, comment gères-tu mentalement et physiquement ?


Timothé : Toute cette gestion est le fruit d’un long travail et d’un processus régulier. J’écoute énormément de musiques hypnotisantes, avec un rythme particulier. Ça m’a énormément aidé, cela a joué sur ma conscience, et ça m’a ôté 90% de mon stresse ! Les 10% restants, c’est du bon stress !


Au maximum, je reste dans ma bulle, pour ne pas me faire déconcentrer, à l’entrainement comme en match. 3 fois par semaine à la maison, je fais des exercices avec un casque de musique sur les oreilles. Je fais beaucoup de travail de pied et de corps, du gainage, mais également du yoga nature, et du réveil musculaire.


Les sensations du corps sont importantes, donc j’alterne souvent bain chaud et froid, et j’utilise le pistolet de massage pour me préparer, et optimiser ma récupération.


Je dois être au top aussi bien physiquement que mentalement. J’insiste beaucoup sur le travail du coup droit en déplacement, pour limiter les fautes bêtes. Il faut être glacial et impitoyable, pour donner des balles très dures à l’adversaire. Tous les détails sont à améliorer, que cela soit les remises aux services, les tops spin coup droit et revers, et les poussettes revers.


Pour devenir un grand joueur, il faut être bon partout. J’optimise ma préparation et ne laisse rien au hasard. Je dois sans cesse travailler, mais je suis sur la bonne voie.


Benjamin : Je crois que tu aimerais dire quelque chose pour terminer…


Timothé : J’aimerais remercier tout ceux qui m’aident à progresser et à performer : mon staff sur Annecy et Genève, ma famille, mes copains, ma fédération ! Tous les jours je travaille très dur pour arriver à mon objectif, celui d’être qualifié pour Paris 2024 ! Techniquement, physiquement, mentalement, je ne laisse rien au hasard. L’hygiène de vie est tellement importante, je fais beaucoup de sacrifices pour être là où je veux être !


J’aimerais que les médias s’intéressent à nous, et nous prennent au sérieux. Nous faisons les mêmes efforts que les athlètes valides. Donc le sport adapté ne doit pas rester dans l’ombre de toutes les autres catégories.


Il ne faut pas faire de différence entre nous tous, que cela soit pour les athlètes valides et adaptés, j’aimerais qu’il y ait encore plus de bienveillance au quotidien ! Peu importe qui nous sommes, et d’où nous venons, nous avons tous la même passion : le tennis de table.


Vive le ping, vive le sport adapté, vive les picots, et vive la France !





Comments


Post: Blog2 Post
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

© 2022 par Le Micro de Ben. Créé avec Wix.com

bottom of page