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Aurélien Lejeune : "Je suis un strongman"

  • Photo du rédacteur: Benjamin Deschamps
    Benjamin Deschamps
  • 15 sept. 2021
  • 5 min de lecture

Plusieurs fois champions de France en force athlétique, et athlète reconnu du strongman, Aurélien Lejeune possède une force incroyable qui se caractérise par des prestations phénoménales : plus de 310 kg au développé couché (premier homme de France), soulevé de terre et squat ! Admirons le parcours de ce sportif hors normes, qui se surpasse de jour en jour !


Benjamin : Peux-tu te présenter ?


Aurélien : J’ai 37 ans, cela fait bientôt 10 ans que je m’entraine dans les sports de force, et depuis 2012 que je fais des compétitions de Strongman (Ndlr : Strongman = homme fort). A côté de cela je suis coach et préparateur physique dans différents centres de formation en Normandie et région Parisienne. En « Force athlétique » j’ai eu 10 titres de Champion de France sur le développé couché, et pour le « Strongman » j’ai été deux fois « vice-Homme le plus fort de France » et en 2019 et 2020 j’ai eu le titre « d’Homme le plus fort de France ». Enfin, depuis 2015 je fais partie de la « Strongman Champions League », qui est une ligue internationale professionnelle d’hommes forts.


Benjamin : Comment as-tu découvert la discipline du Strongman ? Est-ce que ce sport avait autant de notoriété qu’aujourd’hui ?


Aurélien : J’ai toujours été attiré par le Strongman. Je regarde cette discipline depuis mes 7/8 ans. A l’époque les divers concours d’hommes les plus forts du monde passaient sur Canal + mais ces épreuves étaient très loins d’être aussi médiatisées qu’aujourd’hui.


Benjamin : A ce propos, peux-tu nous en dire plus sur les disciplines du Strongman ?


Aurélien : Il y a au total une vingtaine d’épreuves allant du tirage de camion au soulevé des Boules d'Atlas, qui est l’épreuve mythique du Strongman. Il y a aussi les retournées de pneus, le soulevé de buche, etc.



Benjamin : Comment s’organise la pratique du Strongman en France ?


Aurélien : Tout comme la Boxe, le Strongman se divise en quatre ligues professionnelles avec chacune, leur championnat du monde. Celles-ci se rassemble une fois par an pour THE compétition. Il n’y malheureusement pas de club de Strongman en France. La plupart des athlètes ont leur propre matériel. Au fur et à mesure des années nous nous équipons de mieux en mieux et ce principalement grâce à nos partenaires. Il y a de plus en plus de salles de Crossfit qui disposent d’équipements même si cela reste minime. Par exemple, on ne trouvera pas des pneus de 400 kg ou des boules en béton de 200 kg, c’est assez rare (rires). La plupart des athlètes ont donc tout un dispositif à disposition, chez eux. En revanche, il y a une Fédération Française de Strongman (IG : @ffsofficiel) qui organise et encadre toutes les compétitions en France. De plus, pour développer ma discipline, j’organise régulièrement de mon côté des séminaires afin populariser ce sport et d’encadrer au mieux les débutants.


"J’aime le dépassement de soi, la satisfaction de faire quelque chose d’hors norme

Benjamin : Comment gères-tu tes entraînements ? As-tu une équipe pour t’accompagner ?


Aurélien : Je m’entraine tout seul mais je vais certainement me faire suivre par un entraineur. Je suis coach, c’est mon travail, mais c’est toujours difficile d’avoir un regard extérieur sur soi-même. Niveau entrainement, j’ai tout à disposition chez moi. Je m’entraine très souvent à domicile mais tout dépend de la période de l’année. Il se peut que je m’entraine 4 à 6 fois par semaine. Ayant un travail à côté je ne peux pas m’entrainer plusieurs fois par jour. C’est commun pour les Français qui évoluent dans les circuits professionnels. Mes concurrents étrangers arrivent à vivre de ce sport et donc se permettre de faire deux entrainements par jour. Je fais de moins en moins de musculation classique. Mes entrainements sont plus orientés Strongman puisque j’ai atteint un poids de corps et une masse musculaire suffisante pour ma discipline. Il me suffit de l’entretenir et de travailler sur des mouvements spécifiques du Strongman.



Benjamin : Parlons compétitions. Quelles sont leurs fréquences ? Et quelles sont les phases de récupérations ?


Aurélien : J’ai un kiné qui me suit depuis toujours et je le vois chaque semaine. Cela me permet de mieux récupérer. Avant la crise sanitaire, les compétitions étaient mieux réparties : Cela s’étalait à une compétition par mois, voire deux maximums pour un athlète qui faisait beaucoup de compétitions. Depuis la crise sanitaire, les organisateurs se rassemblent dès qu’il y a une fenêtre pour créer des compétitions internationales. Le rythme est donc plus soutenu. J’enchaîne pour ma part les compétitions toutes les deux semaines depuis le mois de juin : Allemagne, Espagne, France, États-Unis, etc. Le 18 septembre je vais avoir une très grosse compétition en Espagne appelée l’Arnold Strongman Classique.


Benjamin : Comment arrives-tu à allier ton métier et ton sport ? Arrives-tu à avoir du temps pour toi ?


Oui, j’ai un métier en lien avec le sport. Je peux même dire que c’est un métier de passion. Cela me prend beaucoup de temps mais assez pour m’entrainer. J’ai la chance que le métier d’entraineur ne soit pas fatiguant physiquement : j’encadre les gens à pratiquer le sport, je fatigue les gens mais je ne me fatigue pas moi ! (Rires)


Benjamin : Penses-tu que nous pourrions faire plus d’efforts pour développer la discipline en France ?


Aurélien : Oui. Même si en ce moment quelques athlètes nous permettent d’être mis en avant, il est vrai qu’en comparant avec d’autres pays, la France est encore bien loin. Nous avons des sponsors mais cela ne suffit pas, nous manquons cruellement de moyens. Nous avons des médias, mais il nous faudrait un peu plus de couverture afin d’attirer de nouveaux adhérents et spectateurs. Nous travaillons dans ce sens avec le Président de la Fédération dans le but de pérenniser ce sport.


Benjamin : Qu’est-ce qui te fais vibrer mais aussi que tu trouves le plus dur dans ce sport ?


Aurélien : J’aime le dépassement de soi, la satisfaction de faire quelque chose d’hors norme. J’ai toujours eu l’esprit de compétition et plus difficile reste pour moi la récupération. L’entrainement est un réel plaisir ce n’est pas une corvée ni un sacrifice. C’est donc difficile de se dire qu’il ne faut pas s’entrainer pour récupérer.


Benjamin : As-tu des idoles ou des participants qui t’inspirent dans ce sport ?


Aurélien : Žydrūnas Savickas est une vraie référence dans la discipline des Hommes Forts puisqu’il a gagné 4 fois l’Homme le plus fort du monde, 8 fois l’Arnold Classique dans l’Ohio, considéré comme la compétition la plus dur au monde.


Benjamin : Que dirais-tu à une personne qui aimerait essayer le strongman ?


Aurélien : Il faut avoir envie mais surtout Il ne faut pas avoir peur. Le Strongman est avant tout un dépassement de soi. Peu importe sa taille, son poids, on peut adapter chaque séance. Il faut surtout être bien encadré sur l’aspect technique et méthodologique pour préserver son corps.


​​Le 15 septembre 2021. Propos récoltés par Benjamin Deschamps. Retranscription et design par Lucie Vanlian. Tous droits réservés






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