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Arnaud Cavalli : "Le rugby est une passion familiale"

  • Photo du rédacteur: Benjamin Deschamps
    Benjamin Deschamps
  • 6 sept. 2021
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 févr. 2022


Le rugby n'est pas seulement un sport, mais une raison de vivre dans la famille des Cavalli. Revenu il y a 1 an dans son club de toujours, Arnaud Cavalli fait les beaux jours de l'US Annecy en Fédérale 2, après un passage à Chambéry. Excellent buteur, redoutable demi d'ouverture avec un côté très teigneux, découvrez le parcours de ce joueur passionné, qui voit un bel avenir se dessiner devant lui...


Benjamin : Comment as-tu démarré le rugby ?


Arnaud : Il faut savoir que j’ai toujours été baigné dans le rugby puisque ma famille est dans ce milieu depuis plusieurs générations : mon père, ma mère, mes deux grands-frères, mes cousins, mes oncles, etc. J’ai donc toujours été proche d’un terrain. C’est une passion familiale, il m’a donc paru évident de suivre ce chemin-là. J'aurais peut-être même l'occasion de jouer avec mon petit frère de 17 ans quand il montera en séniors dans peu de temps (rires) !

"Le rugby, c’est ma drogue"

Benjamin : Tu es également étudiant à Annecy-le-Vieux, tu as fait une feuille de match en Fédérale 1, tu as joué en espoirs au SOC et maintenant à l'US Annecy, comment arrives-tu à t’organiser entre tes études et ton sport ?


Arnaud : Je suis en licence d’Économie et de Gestion à l’IAE d’Annecy-le-Vieux. La première année a été plus difficile puisque mon transfert à Chambéry (Ndlr : SOC) s’est fait très précipitamment, donc je n’ai pas trouvé un terrain d’entente avec la fac pour allier les études au rugby. De plus, j’ai eu une grave blessure en début de saison donc cela n’a pas facilité les choses et j’ai dû redoubler ma première année. Physiquement c’était très dur, et mon mental en a pris un sacré coup. En deuxième année, j’ai pu aménager mon emploi du temps et concilier mes entrainements aux cours en adoptant le statut d’étudiant sportif de haut niveau. Désormais j'ai la chance de pouvoir faire, à la fois mes études, mais aussi le rugby dans la même ville, donc c'est un luxe !




Benjamin : Tu évolues actuellement en quatrième division nationale, tu as été aux portes de la troisième division. On se doute déjà qu’à ce niveau il y a beaucoup d’exigences. Peux-tu nous en dire plus ?


Arnaud : Je pense que lorsque l’on joue au rugby, il est essentiel d’aimer ce sport. Le rugby, c’est ma drogue. C’est un sport collectif basé sur de l’entente donc il faut aimer le contact humain, parler rugby, manger rugby, dormir rugby… Pour le reste, comme tout sport il y a le travail, l’exigence, l’acharnement et les sacrifices. Pour pouvoir exister à ce niveau, il faut vraiment se sentir concerné et croire en ses chances, sinon c'est inenvisageable de réussir.


Benjamin : Comment as-tu réussi à t’entrainer durant la crise sanitaire ?


Arnaud : Ce qui a été compliqué pour moi c’est de ne plus avoir ma routine d’entrainement, de ne plus pouvoir aller à la salle de musculation, de ne plus pouvoir être sur le terrain, de ne plus avoir de matchs... Tout le monde, sportif aguerri ou non, a dû ressentir ce changement. Pour rester en forme, nous nous sommes préparés au mieux même si nous n’avions aucune visibilité sur notre avenir proche. En tant qu’amoureux du sport, rester chez soi à ne rien faire est terrible. J’ai investi dans quelques appareils de musculation, je suis allé courir en jouant avec les restrictions. Cela m’a plutôt bien réussi puisque je n’ai pas trop perdu de poids, ni l’envie. Ma forme physique est restée stable.



Benjamin : Comme tout sportif tu as connu des bons moments, mais aussi des moments de doute avec 3 finales perdues. Comment arrives-tu as rebondir face à cela et rester positif ?


Arnaud : En tant que compétiteur, lorsqu’on pratique un sport quel qu’il soit, la principale chose que nous recherchons est la gagne. Toute défaite fait mal surtout lorsque c’est en finale. On ne retient jamais les deuxièmes. De perdre autant de fois sur le match ultime, donne le sentiment d’être comme un « chat noir », de ne pas avoir été récompensé des efforts fournis et de la rigueur instaurée durant nos saisons. Je suis conscient qu’il y’a des finales que nous avons mérité de perdre, mais d’autres non. C’est le jeu et ses aléas. Il faut se relever, continuer de travailler, plus dur que précédemment et dépasser ses limites.


Benjamin : Où te vois-tu dans les prochaines années ?


Arnaud : J’espère continuer à jouer au Rugby (rires). En parallèle, je suis en train de passer mes diplômes d’éducateur car je suis intéressé par le coaching. J’étais plus axé sur l’arbitrage il y a peu mais j’ai tout de suite compris que je ne pourrais pas concilier mes entrainements à l’arbitrage. J’ai envie de transmettre ma passion, les valeurs du rugby et notre passé de joueur à des jeunes comme à des seniors. Je ne vois pas ma vie sans rugby. J’espère donc pouvoir rester dans ce monde qui m’est cher. Le rugby a été comme ma deuxième maman, il m'a éduqué, fait grandir, et m'a permis d'être l'homme que je suis aujourd'hui.




Benjamin : Si tu devais donner envie à un jeune de venir essayer le rugby, que lui dirais-tu ?


Arnaud : Pour convaincre un jeune je mettrais en avant les valeurs propres au rugby : la cohésion d’équipe, le respect des adversaires, de l’arbitre. Je lui dirais aussi qu’en passant par l’école du rugby il se créera des souvenirs inoubliables. C’est un sport qui apporte beaucoup aux jeunes, et qui m’a beaucoup apporté personnellement.


"J’aime avoir la pression"

Benjamin : En tant que demi d’ouverture de ton équipe, ta prise de décision est très rapide. On peut dire que l’équipe repose principalement sur toi. Comment gères-tu cette pression ?


Arnaud : Même si j’ai déjà joué sur plusieurs postes, j’ai tout de suite accroché avec le numéro 10 car j’aime avoir des responsabilités. Cela peut s’avérer être un risque puisque lorsque le jeu ne va pas, les regards s’orientent vers les « meneurs du jeu ». J’aime avoir la pression. C’est aussi intéressant d’avoir les clés de l’équipe en main, de trouver des solutions pour tirer l’équipe vers le haut lorsqu’elle est au plus bas et de faire en sorte que ses coéquipiers jouent dans de bonnes conditions. Je me retrouve dans ce poste en termes de mentalité et de caractère au quotidien.




Benjamin : Le Rugby est un sport de combat. On a déjà malheureusement vu beaucoup d’accidents se terminant en tétraplégie voir, dans le pire des cas, en décès. Que voudrais-tu répondre as tous ces détracteurs qui disent que le rugby est un sport violent et non un sport de combat en leur faisant comprendre qu’il y a une réelle notion de sécurité ?


Arnaud : Pour commencer, dès le plus jeune âge, les entraineurs nous apprennent les bonnes postures de plaquage, de mêlée, etc. Nos cervicales et nos épaules sont extrêmement travaillées. Le "risque zéro" n’existe pas dans le sport. Surtout dans les sports de contact. Le rugby n’est pas plus violent que le football américain, que la boxe. Il ne faut pas jouer avec la crainte du contact sous peine d’amplifier les accidents. La Fédération encadre de mieux en mieux ce sport avec des règles qui visent à nous protéger davantage.


Benjamin : Au Rugby, on dit souvent que la cohésion nait en dehors du terrain et qu’une équipe est surtout composée de « frères d’armes ». Comment définirais-tu l’esprit d’équipe et la cohésion entre les joueurs ?


La cohésion est vraiment mise en avant par les entraineurs au-delà de la dimension physique et athlétique. Nous avons beaucoup de stages de cohésion pour nous retrouver en dehors du terrain et de nos vies courantes. Cela permet de nous connaitre humainement. Lorsque l’on est sur le terrain, cela peut s’assimiler à la guerre. Lorsqu’on se retrouve à cinq mètres de la ligne, nous savons que nous pourrons compter sur nos coéquipiers pour t’épauler, t’encourager et te surpasser. Pour moi, la cohésion à un rôle majeur dans les retournements de situations que nous pouvons voir lors de certains matchs.



​​Le 6 septembre 2021. Propos récoltés par Benjamin Deschamps. Retranscription et design par Lucie Vanlian. Tous droits réservés

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