Koh Lanta 2021 : À la rencontre d'Hervé Comte

Alors que l'édtion 2021 de Koh Lanta "Les armes secrètes" bat son plein, j'ai eu l'opportunité de m'entretenir avec un des candidats au téléphone. Ce dernier n'est autre qu'Hervé, 44 ans, boulanger franc comtois, capitaine de l'équipe des Oro. Eliminé de l'aventure au bout du 15ème jour, il revient sur son incroyable parcours.

Benjamin : Salut Hervé, merci de m'accorder cette interview. Un grand bravo pour ton parcours dans cette 22ème édition. Pour commencer, pourquoi avoir décidé de faire Koh-Lanta ? Hervé : C’était comme une évidence ! Depuis la première édition, il y a une vingtaine d'année, j'ai voulu participer à l'émission. J'ai eu l’opportunité de participer à l’édition 2018 de Koh Lanta aux Fidji, qui a malheureusement été annulée à cause d’agression sexuelle. La production m’a recontacté pour participer à l’édition suivante, mais avec mes contraintes familiales j'ai réussi à m'organiser pour revenir sur Koh Lanta cette année ! (ndlr :2021) Une fois sélectionné, on passe des tests physiques et médicaux. Après ça tu es soit triste soit heureux, en fonction de la décision prise par la production quant à ta participation (rires). Benjamin : Quelles sont pour toi, les qualités nécessaires à un bon aventurier ? Hervé : Il est difficile d’être objectif sur ce sujet, cela dépend de sa propre perception des choses. Comme on le voit bien dans Koh Lanta, il y a deux mondes : d'un côté les candidats qui vont le plus loin, sont les plus fourbes. De l'autre, ceux qui comme moi sont restés fidèles à leurs valeurs et qui n’ont jamais trahi quelqu’un, ni fait du tort à qui que ce soit. Quand tu vois mes amies Laure et Maxine par exemple (ndlr : ironique), tu peux deviner dans quel monde elles se situent (rires).

"Koh Lanta, c'est à 70% dans la tête"

Benjamin : Comment t'es-tu préparé pour vivre en milieu hostile et appréhender toutes ces épreuves ?

Hervé : Selon moi, Koh Lanta, c’est 70 % dans la tête. Ce ne sont pas les vacances ! Il faut être prêt à sortir de sa zone de confort, dormir par terre, sous la pluie, avec du vent, etc... Il y a un gros travail sur soi et une grosse préparation mentale.

Personnellement, je n’ai pas augmenté ma dose de sport, je suis sportif depuis toujours. Cela fait des années que je m’entraine, j’ai appris à faire des nœuds, à réfléchir aux alternatives pour faire une cabane, bref, une grosse préparation en amont.

Pour la petite anecdote, ayant des lunettes, et pour ne pas prendre le risque d’utiliser des lentilles pendant l’aventure, j’ai décidé de me faire opérer des yeux !

Benjamin : Avez-vous été briefé avant d'arriver sur l’île de Tahaa, là où vous, candidats, alliez vivre ?

Hervé : Pas spécialement, nous avons juste eu des petites précisions sur deux coquillages en particulier, car ils sont super dangereux, mais pour le reste pas du tout c'était une totale surprise.

Benjamin : Quel est le plus dur entre le manque de nourriture ou le manque sommeil ?

Hervé : Je suis boulanger, c’est un métier où j’ai l’habitude de très peu dormir et d'avoir des périodes de sommeil aléatoires. Dormir occasionnellement et par étape, c’est un peu mon train de vie. Le décalage horaire ne m’a absolument rien fait.

Par contre, le manque de nourriture a été clairement le plus compliqué à gérer, mais nous (ndlr : l’équipe des Oro) n’avons jamais connu ça, heureusement pour nous. En plus de notre riz, nous avons trouvé beaucoup de lait de coco et des bénitiers (ndlr : coquillage), ce qui nous a permis de faire quelques fois du risotto, avec du poisson ou des crabes, tout en se faisant des grosses portions, et en faisant des gamelles pour les conserver. Nous arrivions à faire en moyenne 3 repas par jour ! Au final, j’ai perdu 3.5 kg (rires).

Benjamin : Comment faisais-tu pour avoir la notion du temps pendant la journée ?

Hervé : Mon travail fait que je passe le plus clair de mes journées devant un four. Cela m'a permis de prendre des repères temporels sur ma journée. Avec le temps, c’est comme si j'avais une horloge interne au fond de moi !

Sur l’île, nous arrivions à nous repérer grâce au soleil pour l’heure avec un système de positionnement de mains par rapport au niveau de la mer. En moyenne, le soleil se levait entre 6 et 7 h, et nous commencions à être actif sur le camp à partir de 7 ou 8 h du matin je dirais.

Benjamin : Comment faisais-tu pour te laver, ainsi que pour nettoyer tes affaires ?

Hervé : Ah bah avec de l’eau de mer ! Tout ce que tu vois à l’écran représente vraiment la réalité. Que ce soit pour se doucher, se laver les dents, aucune exception n’est faite, nous n’avons pas de kit de secours dans notre sac à dos (rires).

Benjamin : Comment se déroulent les épreuves ? Y a-t-il beaucoup de caméramans sur les épreuves ?

Hervé : Pour les épreuves comme pour les conseils nous nous déplacions seulement en bateau. Il y a énormément de caméras autour de nous pendant les épreuves. Les monteurs vidéo font un travail exceptionnel, car aucun des caméramans n’apparait à l’écran en plan large lors de la diffusion à la télévision, ils sont tous enlevés au montage (rires).

Benjamin : Est-ce difficile de vivre entouré de caméras ?

Hervé : Nous savions pertinemment que nous étions filmés, le but de l’émission est quand même de suivre les aventuriers dans leur périple. Mais non, ce n’est pas dérangeant ni perturbant du tout.

Benjamin : Comment vis-tu ta notoriété ?

Hervé : Je la vis plutôt bien, je suis sorti avec les honneurs, je suis resté droit dans mes baskets durant l’intégralité de l’aventure. Je ne reçois pas de mauvais commentaires ni d’insultes sur les réseaux sociaux, donc en tant que candidat éliminé, c’est satisfaisant.

Benjamin : Où vont les candidats éliminés ? Est-ce qu'ils repartent en France immédiatement ?

Hervé : Lorsqu’un candidat est éliminé, il va dans ce que l’on appelle « La maison des candidats », ce qui nous permet de nous rétablir et de reprendre des forces. Les candidats éliminés avant la réunification repartent par petits groupes en France je crois bien…

Benjamin : ​Es-tu toujours en contact avec des aventuriers qui ont participé à Koh Lanta avec toi ?

Hervé : Je garde de très bons contacts avec certains d’entre eux, et notamment Frédéric. Avec le confinement il est compliqué de se voir librement, mais nous arrivons à nous rendre visite de temps en temps. Nous sommes de la même tranche d’âge, on est pareil, c’est pour ça que le courant est tout de suite passé entre nous !

Benjamin : ​Le meilleur souvenir de ce séjour ?

Hervé : Mon meilleur souvenir restera clairement ma victoire sur le parcours du combattant, car c’est une des épreuves mythiques de Koh Lanta ! Je me suis senti particulièrement heureux, car je suis parmi toutes les éditions confondues la personne la plus âgée à avoir remporté cette épreuve, donc c’est une fierté pour moi.

Benjamin : ​​Et pour finir, que fait Denis Brogniart en dehors des épreuves ?

Hervé : Je sais qu’il fait souvent du vélo ! Après nous n’avons aucun contact avec lui la journée afin que les conseils réservent un maximum de suspens et de surprises.

Fait le 29 avril 2021 par Benjamin Deschamps. Design du site par Lucie Vanlian.Tous droits réservés.